2021-03-01から1ヶ月間の記事一覧
Je m’étais mariée avec Miyamura alors que je le connaissais à peine. C’est mon oncle Ishizaki qui me l’avait présenté. Mon mari était un homme doux et digne de confiance. Ces quelques mois de vie conjugale me l’avaient confirmé ! « Mon onc…
Je trouvai Miyamura accoudé au bastingage, en train de fumer. De ce côté on ne voyait pas la terre et, à l’exception d’une petite jetée, au premier plan, la mer bleue et étincelante s’étendait à perte de vue. Qu’est ce qui se passe ? J’ai …
Fascinée par ces corps nus qui sillonnaient l’eau dans un tourbillon d’écume, je pris moi aussi une pièce d’argent dans mon sac et la lançai sans trop réfléchir. Il n’était pas possible de résister à l’entrainement général. J’avais saisi u…
À peine avait-elle touché la mer que les enfants plongèrent à sa suite, se la disputant sous l’eau. La voilà saisie par l’un d’eux. Tous émergèrent alors et regagnèrent chacun sa barque ; et le concert de cris et de gestes recommença. L’he…
Une multitude d’enfants tout nus grouillaient autour de la coque du « Hakusan Maru », chacun monté sur une sorte de canot, sans pagaie, qu’il faisait avancer en repoussant l’eau avec les mains ; on aurait dit un fourmillement de petites ar…
Ayant mis nos vêtements d’été, nous nous dépêchâmes de monter sur le pont. Ravis de retrouver ce temps éblouissant, après les sombres journées de navigation, nous dévorions des yeux la terre où habitaient les hommes, pris du désir irrésist…
Mais quel beau temps ! quel merveilleux matin que celui de notre arrivée à Singapore ! Par le hublot dont avait été tiré le rideau, l’éblouissante lumière du matin coulait à flots dans notre étroite cabine. « Je suis réveillée », criai-je …
Mais, par exemple, elle menait son petit comme un toutou, par une laisse de cuir fixée à sa ceinture. J’en fus un peu choquée, songeant qu’il y avait manière plus humaine de traiter un enfant, surtout chez les femmes japonaises, malgré les…
Je revois, aussi vivement que si c’était hier, l’instant où le paquebot « Hakusan Maru », à destination de Marseille, accostait au débarcadère de Singapore. La cabine en face de la nôtre était occupée par une femme japonaise d’une trentain…
Y retrouvera-t-elle sa propre image ? Elle pourrait ainsi sympathiser avec moi, sa mère, et trouver dans ces pages une leçon, une sagesse que j’aurai payées de ma vie. Mais hélas ! cette leçon, cette sagesse je ne les ai pas encore apprise…
--- Chapitre Premier --- Ai-je jamais imaginé que je me mettrais à écrire dans un état pareil ? Mais, soignée sur la colline de Clamart, ma vie n’est plus qu’une interminable rumination où je remâche les modestes expériences de mon passé. …
J’ouvris encore le cahier numéro 3. Il commençait par ces mots : « Je te remercie, ô mon Dieu, de ta grâce. » Je m’arrêtai un instant a méditer sur ces quelques mots. La page suivante portait les traces d’une photographie arrachée. Qu’avai…
今回の頁と#012に書かれているパリの、Rue d'Ulmが最近の巴里散歩のYoutubeで出てきました。Institute Curieの案内版も見受けられます。 https://www.youtube.com/watch?v=71e8uQg8Nc0&list=RDCMUCmLKaHIZqVpAeQCayN9GZpw&index=3 À la page suivante était …
Devant cette photographie, je me mis à imaginer, avec la déformation du romancier, les sentiments d’une jeune femme qui n’avait pu résister au besoin de glisser son portrait dans les cahiers destinés à sa fille, et je me sentis très ému. S…
Sur la première page, on pouvait lire, tracé d’une écriture virile et nette : « À ma fille. – Ceci est l’histoire de ma vie. – Si j’ai le bonheur de rentrer vivante dans mon pays, ces pages resteront comme le témoignage de mes jours de mal…
De retour chez moi, je m’enfermai aussitôt dans mon cabinet, désireux de prendre connaissance du contenu de l’enveloppe. Ma femme entra et, bien qu’elle tombât de sommeil, se mit à me harceler de questions, voulant savoir ce qu’avait dit l…
Si nous nous promenions un peu dans les environs, voulez-vous ? Combien de fois, à Paris, n’avons-nous pas ainsi marché ensemble ? Il y a bien vingt ans que nous n’avons plus connu ce plaisir, ni même celui de ne revoir. Le docteur paraiss…
Peut-être pourriez-vous me les confier à moi seul ? Je préférais en être dispensé. Ce n’est point la curiosité qui me pousse, mais elles me sont nécessaires si je veux me faire une opinion impartiale. Pour être objectif, il faut entendre l…
Elle se mit à réciter son compliment par cœur avec une hâte qui trahissait son agitation. Je compris alors qu’elle essayait de dissimuler le désarroi dans lequel l’avait plongée notre conversation et je me sentis très malheureux. C’était u…
J’ai vu grand-père. Grand-père ? Monsieur Kaijima ? Oui, papa. Il m’a invitée à déjeuner quand il est venu a Tokio pour le nouvel an. Mais je n’aime pas ce genre d’homme. Avec quelle désinvolture elle avait dit cela ! Je cherchai à savoir …
Que d’hésitations avant d’oser lui en parler ! Si les autres me devançaient, elle me soupçonner d’avoir voulu lui cacher la vérité. Valait-il mieux la laisser toujours dans l’ignorance ? Ou bien attendre encore un peu ? Mon incertitude se …
Voilà qui simplifiait les choses et je me sentis plus à l’aise. Le docteur, devinant ma pensée, me dit alors : Ma fille vous a-t-elle parlé de sa mère ? Non ! bien que les jeunes filles japonaises, quand elles viennent me voir, aient pour …
Le prétexte que j’invoquais de ne pas risquer d’ébranler le calme bonheur de ma fille ne me donnait pas le change sur ma crainte égoïste de me voir diminué aux yeux de Mariko. J’étais torturé par le sentiment de ma culpabilité. C’est alors…
Partis pour l’Europe dès notre mariage, notre manque d’expérience avait été lourde. Abandonner aux souris le seul testament que Shinko avait voulu laisser à sa fille, c’était trop, pensais-je navré. Il parlait d’une voix hésitante, chercha…
Mais à l’approche du mariage de Mariko, le soir où nous transportions ses bagages à la maison de son futur époux, ma femme me dit combien elle se sentait heureuse d’avoir accompli la tâche qui eût incombé à la mère de Mariko. Alors seuleme…
Puisse Shinko me pardonner d’avoir désobéi à sa volonté… Relisant maintes fois son journal, l’idée me vint d’y joindre des notes à l’intention de ma fille. Je voulais exprimer les sentiments d’un père pour sa fille tendrement aimée… Je le …
Vous ne pouviez deviner que j’avais perdu ma femme peu de temps auparavant. Le docteur, après s’être abîmé un moment dans ce souvenir de notre vie parisienne, reprit : Voici ces notes ! C’est un journal que Shinko a tenu, quotidiennement p…
Bien que pressé de terminer ma thèse, je ne pus me refuser a le suivre, tant il paraissait triste. Je me souviens que nous avons longé les quais en direction des collines de Saint-Cloud. Nous avons déjeuné dans un petit restaurant au bord …
Tout en évoquant ces images passées, je considérais attentivement la physionomie assombrie du docteur. Il ne prendrait pas sa retraite de professeur avant quelques années, mais ses cheveux clairsemés étaient déjà blanchis par l’âge. De cet…
Il habitait Passy, et moi Auteuil, non loin du Bois. Nous y allions à pied et nous nous promenions dans les allées. Un soir, nous fûmes surpris par une pluie fine qui tombait sans bruit ; nous nous arrêtâmes dans un café tout proche et y é…