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Investiture

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Grand jour pour Joe Biden puisque c’est aujourd’hui le jour de son investiture. Le mot est à la Une de tous les médias au vu de toutes les manifestations qui pourraient l’entourer. Mais cette investiture marque le début du mandat de Biden proprement dit : le voilà aux affaires. On parle souvent de passation de pouvoir dans ces cas-là. Ce n’est pas le cas aujourd’hui. Le mot passation est en effet parlant : il s’agit d’un pouvoir qui est passé, transmis par son ancien dépositaire au nouveau. Mais ça ne se déroule pas ainsi aux Etats-Unis, et par ailleurs, Donald Trump ayant décidé de ne pas assister aux cérémonies, on n’a nullement cette image d’une charge qui passe de main en main.

Pas de passation donc, mais une investiture, toute une cérémonie qui entérine c’est-à-dire qui garantit, qui marque, avec solennité, l’arrivée du nouveau chef. Ce n’est pas un sacre : le président n’est pas un monarque. Et un sacre implique quelque chose de sacré, c’est pour un roi ou un empereur comme s’il tenait son autorité des mains de Dieu. Là c’est différent, il y a eu des élections - mais on a quand même tout un rituel qui imite plus ou moins le monde religieux. On va donc parer le nouvel élu des emblèmes symboliques du pouvoir, comme signe qu’il a la possibilité concrète de l’exercer. Discours, serment, formules tout y passe, bien que seul le serment, soit obligatoire, dans la constitution américaine.

Pourquoi ce mot investiture ? Etymologiquement il renvoie bien à ce genre de symboles. Investiture, on l’entend, est de la famille de vêtement. Il s’agit de revêtir le nouveau président des vêtements du pouvoir. Et le mot dans ce sens n’est pas nouveau… Déjà au moyen âge, investir un chef signifiait qu’on le mettait en possession officielle de son fief, de son territoire.

Mais dans la langue politique récente, le mot investiture a acquis un autre sens, utilisé non pas après le scrutin mais avant. Il s’agit du mandat qui est donné à un candidat pour représenter une certaine force politique, un parti, lors d’une élection. Et là encore, il s’agit de quelque chose d’officiel, mais on n’a ni rituel ni cérémonie. On décide quelle personnalité représentera le mieux sa formation ou sa tendance, laquelle défendra le mieux ses couleurs, qui aura le plus de chance de l’emporter. Et la personnalité ainsi désignée est un peu le champion de son parti.